Rédiger un SORA avancé : exemple complet
Voler en zone urbaine, de nuit ou hors vue ? Prépare ton SORA complet
Tu souhaites voler en zone urbaine, hors vue (BVLOS), de nuit ou près d’infrastructures sensibles ? Ces opérations relèvent de la catégorie spécifique et exigent une analyse de risque SORA avancée (Specific Operations Risk Assessment).
Dans cet article, découvre comment rédiger un SORA complet, étape par étape, avec un exemple concret, les pièges à éviter et les outils utiles pour gagner du temps.
Pourquoi un SORA est-il indispensable ?
Le SORA avancé est obligatoire dès que tu sors des scénarios standards STS-01 ou STS-02. C’est le document-clé validé par la DGAC ou l’autorité compétente en Europe, qui prouve que ton opération est sécurisée et maîtrisée.
Sans SORA, impossible de voler légalement hors des conditions standards.
C’est la base légale qui protège ton activité et rassure tes clients.
🎯 Indispensable si tu veux professionnaliser tes missions ou viser des marchés à haute valeur ajoutée.
Les prérequis avant de commencer
Avant de te lancer dans la rédaction, assure-toi d’avoir :
Rédigé un ConOps clair (Concept of Operations) qui décrit ta mission, tes objectifs et les moyens.
Ton enregistrement d’exploitant UAS valide (numéro UE via AlphaTango ou équivalent).
Une bonne connaissance de la réglementation EASA et des procédures nationales.
La fiche technique complète de ton drone (marquage CE, redondances, systèmes failsafe…).
💡 Une formation spécifique SORA ou un accompagnement pro est vivement recommandé pour ne rien oublier.
Les 10 étapes clés d’un SORA réussi
Pour rédiger un SORA complet, voici les 10 grandes étapes à suivre :
Décrire ton ConOps (zone de vol, durée, altitude, objectifs, moyens…)
Évaluer la Ground Risk Class (GRC) initiale → niveau de risque au sol.
Mettre en place les mitigations au sol (M1, M2, M3) pour réduire la GRC.
Évaluer l’Air Risk Class (ARC) → risque aérien lié à l’environnement de vol.
Appliquer des mesures de mitigation aérienne (détection d’aéronefs, spotter…).
Calculer le SAIL (Specific Assurance & Integrity Level) → niveau d’intégrité exigé (I à VI).
Lister les OSO (Operational Safety Objectives) requis selon le SAIL.
Évaluer la robustesse de chaque mesure → niveau de fiabilité technique et opérationnelle.
Décrire les moyens mis en œuvre pour répondre aux OSO.
Compiler tout dans un dossier clair, avec annexes techniques, pour soumission.
🎯 Plus ton SAIL est élevé, plus les exigences sont strictes en termes de moyens et de fiabilité.
Exemple concret : mission SORA en zone industrielle
Imaginons que tu réalises une modélisation LiDAR d’un site industriel de 50 hectares en zone urbaine. Ta mission : vol de 30 minutes à 70 m AGL (Above Ground Level).
✔️ GRC initiale : 3
✔️ Mitigations appliquées : zone d’exclusion de 30 m, site fermé au public, parachute + Return To Home → GRC réduite à 2
✔️ ARC estimée : b (zone proche d’un espace fréquenté)
✔️ Mesures aériennes : ADS-B In, spotter, NOTAM envoyé
✔️ SAIL final : III
✔️ OSO 01 à 10 pris en compte
✔️ Moyens mis en œuvre : DJI M300 RTK équipé parachute, protocole sécurité, checklists validées Dronyx
Résultat : autorisation obtenue de la DGAC en 5 semaines.
Les outils qui t’aideront
Pour rédiger plus facilement ton SORA, pense à utiliser :
Un tableur pour calculer automatiquement GRC, ARC, SAIL.
Le guide officiel EASA (anglais) → indispensable pour les détails techniques.
Des outils en ligne type SORA Builder (gratuits ou SaaS).