Drone et RGPD : comment protéger la vie privée lors de vos missions en 2025

L’utilisation des drones a explosé ces dernières années, notamment dans les secteurs de la construction, de l’immobilier ou encore de la communication visuelle. Mais dès qu’un drone embarque une caméra, la question cruciale de la protection de la vie privée entre en jeu. En Europe, le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) s’applique aussi aux images captées par drones, et ce, qu’il s’agisse d’une utilisation professionnelle ou amateure.

Dans cet article, nous faisons le point sur ce que vous devez savoir pour voler en toute légalité en 2025, éviter les pièges juridiques, et rassurer vos clients sur votre conformité.

Pourquoi le RGPD s’applique aux drones ?

Le RGPD est le texte de référence en matière de protection des données personnelles en Europe. Si vous utilisez un drone pour filmer ou photographier des espaces où apparaissent des personnes, des véhicules ou des bâtiments identifiables, vous traitez des données personnelles.

Cela peut concerner :

• des visages ou silhouettes reconnaissables,

• des plaques d’immatriculation,

• des adresses visibles ou toute autre information géolocalisée liée à une personne.

En somme, même si vous n’avez pas l’intention de cibler des individus, vous êtes responsable des images que vous captez dès lors qu’elles permettent une identification directe ou indirecte.

Filmer des personnes : quelles sont les règles ?

Une question revient souvent : peut-on filmer des personnes avec un drone sans leur autorisation ?

La réponse est claire : non, si les personnes sont identifiables sur les images. Dans ce cas, vous devez impérativement obtenir leur consentement explicite ou cadrer vos prises de vue de façon à éviter toute identification (plans larges, dos tournés, absence de détails reconnaissables).

En revanche, si vous filmez un lieu public sans mise au point spécifique sur des individus, la captation reste tolérée, à condition de respecter la vie privée de manière générale.

Vos obligations en tant que télépilote professionnel

Si vous êtes un télépilote professionnel, le RGPD impose des responsabilités précises :

• Informer les personnes concernées : par exemple via des affichages autour de la zone de vol ou une communication préalable.

• Préciser la finalité des images : pourquoi vous les captez (inspection technique, suivi de chantier, reportage…).

• Respecter la proportionnalité : filmer uniquement ce qui est strictement nécessaire.

• Prouver votre conformité : conserver des preuves d’information et de consentement si besoin.

Si vous intervenez comme sous-traitant pour une entreprise ou une collectivité, vous devrez également mettre en place un contrat clair de traitement des données personnelles, détaillant les rôles et responsabilités de chacun.

Faut-il flouter les visages ou plaques d’immatriculation ?

La question du floutage est souvent posée. Voici ce qu’il faut retenir :

• ✅ Oui, si vous diffusez ou partagez les images (réseaux sociaux, site internet, documents publics).

• ✅ Oui, si les images sont sensibles ou stockées pour une durée prolongée.

• ❌ Non, si l’utilisation reste strictement privée et non diffusée.

Heureusement, des outils performants comme DaVinci Resolve, Photoshop ou encore des solutions basées sur l’intelligence artificielle permettent aujourd’hui de flouter facilement visages et plaques avant toute publication.

Comment sécuriser et gérer vos images ?

Le RGPD impose également des règles strictes en matière de stockage :

• Sécurisez vos données : utilisez des serveurs fiables ou des disques durs protégés par chiffrement.

• Limitez la durée de conservation : gardez vos images uniquement le temps nécessaire à leur finalité (par exemple, 30 jours maximum pour un suivi de chantier).

• Restreignez l’accès : seules les personnes autorisées doivent pouvoir consulter les images collectées.

Quels risques en cas de non-conformité ?

Le non-respect du RGPD peut avoir de lourdes conséquences :

• Vous encourez des avertissements officiels de la CNIL ou de l’autorité locale,

• Des amendes pouvant aller jusqu’à 4 % de votre chiffre d’affaires annuel mondial,

• Des actions judiciaires intentées par des tiers qui estiment que leur vie privée a été bafouée.

Même si vous êtes indépendant ou auto-entrepreneur, ces règles s’appliquent pleinement et sans exception.

Ce qu’il faut retenir

En 2025, la conformité RGPD est devenue un passage obligé pour toutes les missions drone qui impliquent la captation d’images. Pour être en règle, retenez ces bonnes pratiques :

• Informer les personnes concernées avant toute captation.

• Limiter les images à ce qui est strictement nécessaire.

• Flouter systématiquement visages et plaques avant diffusion publique.

• Stocker les images dans un environnement sécurisé et maîtriser leur durée de conservation.