Bien se former au SORA : comment faire une analyse de risques
Depuis l’entrée en vigueur de la réglementation européenne EASA, le SORA (Specific Operations Risk Assessment) est devenu l’outil central pour obtenir une autorisation d’exploitation en catégorie spécifique. Ce document est obligatoire pour toutes les missions à risque modéré à élevé (vol en zone urbaine, hors vue, inspection sensible…).
Dans cet article, on t’explique à quoi sert le SORA, comment t’y former efficacement, et comment le construire pour qu’il soit accepté par ton autorité aérienne (DGAC, AESA, etc.).
Sommaire
Le SORA, c’est quoi exactement ?
Dans quels cas est-il obligatoire ?
Les 10 étapes d’un SORA réussi
Exemples de missions nécessitant un SORA
Où se former pour apprendre à le rédiger ?
Outils pour t’aider à rédiger ton SORA
1. Le SORA, c’est quoi ?
Le SORA est une méthode standardisée créée par l’EASA pour :
Évaluer les risques au sol et en vol
Déterminer le niveau de robustesse requis
Proposer des mesures d’atténuation pour sécuriser l’opération
Obtenir une autorisation spécifique de vol
Le SORA est exigé pour chaque scénario qui sort du cadre de la catégorie "ouverte".
2. Dans quels cas le SORA est-il obligatoire ?
Lorsqu’on pilote un drone professionnel en Europe, certaines missions nécessitent obligatoirement un SORA (Specific Operations Risk Assessment). Ce processus d’analyse de risque est exigé dès que l’on sort des scénarios standards ou que l’on opère dans des conditions particulières.
Par exemple, un vol en zone urbaine exige systématiquement un SORA, en raison de la densité de population et des risques accrus. Il en va de même pour un vol hors vue (BVLOS), puisque l’appareil dépasse la ligne de vue directe du télépilote.
D’autres situations imposent également un SORA :
– L’inspection d’une infrastructure sensible (centrale électrique, site industriel classé, etc.)
– L’utilisation d’un drone de plus de 25 kg, au-delà des limites de la catégorie ouverte
– Un vol de nuit ou réalisé par météo dégradée, où les conditions augmentent les risques
En revanche, certaines missions restent dispensées de SORA, notamment une cartographie simple en zone rurale. Tant qu’elles respectent les règles de la catégorie ouverte, ces opérations ne nécessitent pas d’analyse supplémentaire.
🎯 En résumé : si ta mission ne correspond ni au scénario STS-01 ni au STS-02, ou si elle implique des conditions plus complexes, le passage par un SORA est obligatoire pour rester conforme à la réglementation européenne.
3. Les 10 étapes clés d’un SORA
Définir le concept d’opération (ConOps) : lieu, durée, scénario, objectifs
Identifier la classe de vol et l’espace aérien utilisé
Déterminer la Ground Risk Class (GRC)
Appliquer les mesures de réduction du risque au sol (M1, M2, M3)
Déterminer la Air Risk Class (ARC)
Évaluer la robustesse de la solution technique (OSO)
Attribuer un niveau de confiance (SAIL)
Lister les exigences techniques (perte de liaison, parachute...)
Rédiger le SORA complet + annexes
Soumettre à l’autorité aérienne nationale
💡 Plus la SAIL est haute (IV ou V), plus le projet est complexe à faire valider.
4. Exemples de missions avec SORA
Selon la nature de la mission et l’environnement d’exploitation, l’usage d’un SORA (Specific Operations Risk Assessment) peut être requis pour les vols de drone professionnels en Europe.
Une inspection de toiture en milieu urbain implique un vol en visibilité directe (VLOS) mais en zone urbaine dense. Dans ce cas, un SORA est obligatoire, car on opère à proximité de bâtiments et de personnes.
Pour un vol hors vue (BVLOS) sur une ligne électrique en milieu rural, le SORA est également indispensable. Le fait de dépasser la ligne de vue du télépilote augmente les risques et nécessite une analyse approfondie.
En revanche, une thermographie de panneaux solaires en pleine campagne, réalisée en visibilité directe et en zone peu peuplée, n’a pas besoin de SORA si elle reste dans le cadre des vols ouverts.
Autre exemple : un suivi de chantier en 3D au cœur d’une ville, proche de la circulation et de la foule, nécessite de respecter les règles de la catégorie spécifique et donc impose un SORA.
Enfin, lorsqu’on utilise un drone équipé d’un capteur LiDAR en montagne, même en vol VLOS, la taille et le poids du payload peuvent rendre le SORA nécessaire, notamment si l’équipement dépasse les seuils réglementaires.
🎯 En résumé : toute mission sortant des scénarios standardisés ou combinant des facteurs de risque (zone urbaine, vol hors vue, charge lourde, proximité du public) devra passer par un SORA.
5. Où se former au SORA ?
Pour bien rédiger un ConOps et un SORA, plusieurs options de formation s’offrent aux télépilotes professionnels, chacune avec ses avantages.
Passer par un centre agréé EASA ou DGAC garantit une reconnaissance officielle de la formation. Ces organismes proposent souvent un accompagnement encadré et une validation formelle des compétences, utile pour les dossiers complexes.
Autre alternative : s’auto-former via des tutoriels gratuits sur YouTube ou sur le site de la DGAC. Cette méthode est économique mais moins structurée, et nécessite une grande autonomie pour ne rien oublier.
Enfin, le coaching individuel séduit les télépilotes confrontés à des cas spécifiques ou à des projets atypiques. Il permet d’adapter l’approche directement aux contraintes et objectifs du client.
🎯 Un ConOps et un SORA bien rédigés, validés dès le premier envoi, permettent d’accélérer considérablement l’obtention d’une autorisation de vol spécifique.
6. Outils pour t’aider
🧰 Tableau Excel GRC / ARC / SAIL automatisé
📚 Checklists + exemples validés par l’AESA
🗂️ SORA Builder Tools (open source ou SaaS)
💡 Un SORA bien structuré te positionne comme pro sérieux auprès de l’autorité.